Clair de luth sur Dinard

Vendredi soir, le Casino Barrière de Dinard affichait complet pour accueillir le récital d’Emma-Lisa Roux. Face à la mer, baignée par les dernières lueurs du couchant, la salle s’est peu à peu plongée dans la pénombre, comme pour mieux laisser place à la voix et au luth. Un cadre idéal pour ce programme intitulé Chanson à Soy, consacré aux musiques de la Renaissance française.

La musicienne, seule en scène, a ouvert son récital Chanson à Soy par des pièces de la cour de François Iᵉʳ. Sa voix claire s’accordait à la douceur du luth, restituant les chansons d’amour mélancoliques du XVIᵉ siècle, avant de glisser vers des pages plus sombres, amères, parfois vengeresses.

Entre les chansons polyphoniques de Claudin de Sermisy, Josquin Desprez ou Jean Richafort, la musicienne a alterné ricercari, fantaisies et danses de Francesco Da Milano ou Adrian Le Roy. Certaines pièces, transcrites par elle-même à partir d’œuvres écrites pour trois voix, ont révélé une sensibilité d’arrangeuse et d’interprète d’une rare justesse.

Devant un public recueilli, Emma-Lisa Roux a su faire renaître ces musiques anciennes sans les figer. Quand les dernières notes se sont éteintes, la nuit était tombée depuis longtemps sur Dinard, mais la magie demeurait : celle d’une musicienne qui, le temps d’un concert, a fait revivre la grâce de tout un siècle.

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©Jean Enders
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