Devant une salle comble, la pianiste Jodyline Gallavardin et le violoncelliste Pierre Fontenelle ont offert un récital d’une rare cohérence, tissant entre Schubert, Mendelssohn, Messiaen et Ginastera un dialogue sensible autour d’un lyrisme, hérité du lied. Une ligne mélodique que Schubert porta à son apogée.
L’𝐼𝑚𝑝𝑟𝑜𝑚𝑝𝑡𝑢 𝑒𝑛 𝑠𝑜𝑙 𝑏𝑒́𝑚𝑜𝑙 𝑚𝑎𝑗𝑒𝑢𝑟, dès les premières mesures, installe cette atmosphère intime. On retrouve ce climat d’équilibre parfait dans les 𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑂𝑝.17 de Mendelssohn, où le duo démontre une complicité exemplaire, tout en finesse, dans une architecture limpide qui rappelle la filiation directe avec l’élégance schubertienne.
Dans la 𝑆𝑜𝑛𝑎𝑡𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑎𝑟𝑝𝑒𝑔𝑔𝑖𝑜𝑛𝑒, Pierre Fontenelle, tout en retenue, fait chanter son instrument, soutenu par le jeu ample de Jodyline Gallavardin. De cette entente naît une émotion que le public, saisi, a longuement saluée.
Vient ensuite le choc du XXᵉ siècle. La 𝐿𝑜𝑢𝑎𝑛𝑔𝑒 𝑎̀ 𝑙’𝑒́𝑡𝑒𝑟𝑛𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒 𝐽𝑒́𝑠𝑢𝑠 d’Olivier Messiaen, puis la 𝑃𝑎𝑚𝑝𝑒𝑎𝑛𝑎 𝑛°2 d’Alberto Ginastera referment la soirée dans une explosion de rythmes et de couleurs. Gallavardin et Fontenelle s’y lancent avec fougue, leurs échanges traduisant une joie de jouer communicative. En guise d’adieu, l’𝐴𝑣𝑒 𝑀𝑎𝑟𝑖𝑎 résonne pour redonner à Schubert sa place première.
Retrouvez aujourd’hui les artistes de ce récital ! Pierre Fontenelle et le maître sommelier Christian Stévanin investiront le Palais des Arts et du Festival dès 11 h pour le concert-dégustation Vin et violoncelle. Puis, à 18 h, Jodyline Gallavardin présentera son programme « Booh », l’effrayant récital de piano. Enfin, à 20 h 30, Noëmi Waysfeld et Guillaume de Chassy proposeront « Le Voyage d’hiver« , d’après Franz Schubert.