Schubert & Co

Présentation

Première étape de notre fil rouge consacré au compositeur Franz Schubert, (1797 – 1828), « Schubert & Co » permet à la pianiste Jodyline Gallavardin et au violoncelliste Pierre Fontenelle d’explorer les résonances multiples que la musique du compositeur viennois inspire jusqu’au XXe siècle.

Les trois oeuvres de Schubert qui jalonnent ce récital illustrent parfaitement l’essence du style du compositeur : un lyrisme inépuisable, hérité du lied (à l’instar de l’Ave Maria qui clôture le programme). Toutes trois portent la marque de l’intime, à la lisière entre le lied et la musique instrumentale, en particulier lorsque le violoncelle entonne la ligne mélodique du troisième impromptu de l’opus 90 ou bien quand le compositeur lui donne quasiment le rôle d’un chanteur solitaire dans la Sonate pour arpeggione.

Autour de ce noyau schubertien, Mendelssohn (1809-1847), figure clé du romantisme, prolonge l’héritage en cultivant le principe de variation : ses Variations concertantes Op. 17 de 1829 mettent en valeur un dialogue égalitaire entre piano et violoncelle, tout en renouant avec la veine mélodique et la clarté formelle qu’affectionnait son ainé autrichien. Avec Olivier Messiaen (1908-1992), le programme franchit un siècle et un univers spirituel : la Louange à l’éternité de Jésus, extraite du Quatuor pour la fin du Temps (1940), pousse le cantabile du violoncelle à l’extrême, jusqu’à l’immobilité extatique, renouant à sa manière avec l’idée schubertienne de mélodie infinie.

Enfin Alberto Ginastera (1916-1983) apporte une lumière toute différente avec sa Pampeana n°2  (1950) où se mêlent ferveur lyrique et rythmes populaires argentins. Dans ce paysage sonore qui évoque les vastes plaines de la Pampa, l’alternance d’un chant ample et solitaire et de l’énergie sauvage des danses crée une sorte d’écho à l’univers de Schubert, lorsque la poésie du lied se mêle aux élans populaires des Ländler et des danses viennoises.